mercredi 28 janvier 2009

LIRE AVANT DE BRULER

"Putains de documentalistes, ils ont encore oublié d'ajouter la tronche à Siné"

Mettre de la culture dans la politique, c'est plus amusant que l'inverse! Ainsi :

Dans Burn after reading, le film des Cohen, une coach de fitness et son collègue mettent la main par erreur sur l'essai littéraire d'un ancien analyste du renseignement reconverti en écrivain raté. La coach est prête à tout pour se faire ravaler la façade, mais l'opération s'avère hors de sa portée financière. Elle et son collègue se mettent donc en tête de faire chanter le scribouillard/analyste croyant qu'ils ont déniché des infos "top secret défense". S'en suit un pataquès de situations ridicules jouant sur la partition d'une intrigue sans fondement, totalement absurde. Delicious!

L'affaire Bob Siné, c'est un peu ça : des susceptibilités écorchées, des conflits lointains en fond d'écran (Sorry Bob, mais l'éternel match Israël/Palestine sur le terrain français, j'ai toujours pas compris...), des névroses politiciennes à vif et beaucoup de bordel.

Résultat des courses, tout le monde au tribunal et à qui mieux mieux de la diffamation ou de la haine raciale. Un ouragan de connerie qui révèle bien la situation actuelle en France : le tabou du vychisme mal digéré, la chasse au grand méchant facho et la bouffonnerie "touche pas à mon pote" ont la peau dure. Quand on met tout ça dans un grand saladier et qu'on le passe au mixer, on se retrouve avec des procureurs qui demandent des relaxes plutôt que d'essayer de démêler tout cette merde filandreuse.

Cela aura au moins eu le mérite de faire tomber le masque de Val, le patron de Charlie Hebdo (fidélité à géométrie variable... homme d'affaire fort peu sympathique) et de nous gratifier d'un nouvel hebdo nettement plus drôle et intelligent.

Je comprends que le gars ne veuille pas crever avec l'étiquette d'antisémite et préfère créer son propre machin. Alléluia ! Mais, de toute façon, si on en revient à l'embryon du problème, c'est-à-dire la chronique incriminée, baah... elle n'était même pas vraiment insultante à l'égard de la communauté juive. Éventuellement vaguement polissonne à l'égard du clan Neuilléen...

Ah! Il a dû bien s'amuser DJ président (résident permanent à la discothèque de l'Élysée) à jouer aux marionnettes avec les gauchisses (zéro rapport avec "l'ouverture", promis juré...) Surtout que ça partait d'une fausse rumeur, à savoir la supposée conversion de Jean Sarkozy au judaïsme. Une méprise quoi... comme dans Burn after reading, "un pataquès de situations ridicules jouant sur la partition d'une intrigue sans fondement, totalement absurde."

Délibéré de cette affaire d'honneur (procès contre la LICRA, à Lyon) le 24 février 2009. La justice française se fera-t-elle hara kiri pour rétablir son honneur ou se tirera-t-elle une balle dans le bras gauche? Cette phrase n'a aucun sens.

lundi 12 janvier 2009

OVERSHARING ET EFFET MAMAN

"...et ensuite, je lui ai vomi dans sa gueule, tu vois, j'en pouvais plus quoi!"

Sur les blogs amerloques, le commentaire "overshare!" (ou "sur-partage") tombe comme une sanction lorsque l'auteur d'un billet raconte un peu trop sa vie alors qu'on s'en fout de sa gueule.

Exemple: "hier matin, tandis que je me lavais les dents, comme à l'accoutumée, avec un produit antifongique génital...", commentaire: "HHHHAAAA!! overshare!!" L'internaute offusqué signale qu'il ne souhaite pas connaître la marque de dentifrice de l'auteur.

Malgré ce grand danger - l'oversharing est passible de peine de mort douloureuse dans certains États - je m'en vais sans plus attendre divaguer à propos de deux sensations que vous connaissez peut-être, à savoir "l'heure des petits" et "l'effet maman". Les commentateurs les plus avisés ne sauront que me donner raison en y allant de leur exemple à partager.

L'heure des petits

En général, ça commence au plus tôt vers 15h30 pour l'hiver et vers 17h30 l'été. On est point bien. N'en a marre. N'en veut plus quoi! pfiou. Si on était des moins de dix ans, on pignerait peut-être même un petit coup, pour voir.

Pis non, on fixe le mur, l'œil bovin, empli d'auto-apitoiement, o
n écrase un bon gros soupir et on se remet à vivre. L'heure des petits dure plus ou moins longtemps et revient de temps à autre : les enfants geignent, les gros bouffent un BN, les fumeurs s'enfilent un bâton de la mort, les secrétaires font une pause café etc. Pour les plus grognons, ça peut durer jusqu'à l'heure du lit.

L'effet maman
Bien connu des services de la Chialerie internationale, l'effet maman arrive à chaque fois qu'un gros chagrin nous accable et que Gaby, l'ours aimable, n'est pas là pour nous soulager en chantant une chanson.

Toute la journée, on est capable de narrer nos malheurs à n'importe qui (comme le charcutier ou la cousine Lucette) sans sourciller et en faisant montre d'un flegme à toute épreuve. Et là, le soir, maman nous appelle et on n'en peut plus de le raconter "bouhouuuu, j'ai pas eu mes exams, chhuuiis nuuulle!! bouhaaou!!"

Vous aurez remarqué que j'ai mis "nulle" au féminin. Bah oui, c'est plutôt un truc de filles quand même. Pour les garçons, il suffit de vous figurer la fois où vous êtes tombé en vélo et que le vélo il était cassé et qu'il fallait le ramener quand même à la maison tout cassé et que vous saigniez sans pleurer et que là vous arriviez à la maison: "bouhouhou, maaaâman!!" Dans ces cas-là, rien que la tronche désolée de votre mère et votre propre énervement... badabam, on chiale.

"Je je voulais une Xbox à Noël, pas pas un kit de survie de l'ONU, bouhououhou!!"

... ça l'a notamment fait à Ulysse lorsqu'il est revenu de Palavas-les-flots: "maaaâman, ils sont tous passééés suur ma Pénélooope!!! mouhoua"

Tout ça pour dire que l'hiver est une période riche en lamentations déchirantes et que la crise n'arrange rien à l'affaire (à part qu'on peut dire "c'est la crise mec!") Le besoin de consolation, après une longue série d'effets maman cumulée à un certain nombre d'heures des petits, explique peut-être le boum des soldes cette année... à moins que ce ne soit les -70% ?

Tenez, ce garçon revient tout juste des grands magasins.

vendredi 9 janvier 2009

QUE SONT NOS LAPINS DEVENUS?

Après avoir été planqué au fond d’un tiroir, le vibro s’est invité au salon ces quatre ou cinq dernières années, et ce sous l’impulsion de quelques commerçants bien avisés ou de quelques séries télévisuellement aguicheuses. On ne va pas se plaindre, cette dilatation des idées ne pouvait pas faire de mal. Mais après le coup d’éclat… le gode ne serait-il pas déjà retourné au placard?

Non rien, c'est juste un phare.


Il fut un temps où tout bon baladin parisien devisait élégamment à propos du retard patent des Français sur leurs copains européens en matière de joujoux et de libertinage… « au moins 10 ans » murmurait-on dans les milieux autorisés.


Et effectivement, le Moulin Rouge avait vécu. L’ordre et l’exhaustivité mis à part, la discussion avançait environ de la sorte, il n’y a pas plus de trois ans : d’abord la nouvelle pub à voir, ensuite le porno chic, juste après, Sex and the City et le lapin agile (celui qui vibre bien sûr), logiquement suivait Sonia Rykiel Women, puis éventuellement la fameuse franchise quasi-familiale de toys à Londres, Ann Summers. On pouvait alors dériver gaiement vers la classe totale de la marque Agent Provocateur créée par le fils de Vivienne Westwood, à Londres toujours (avec une boutique bien moins enthousiasmante à Paris) ou encore sur l’excitation fébrile que ne manque jamais de déclencher la marque des deux suédoises, Yoba… « le gode mais design, tu vois… super glamour. » Sans oublier, bien sûr, le coup d’état du magazine Jalouse, un mini vibro en cadeau pour les lectrices.


Depuis lors, un peu tout le monde est allé fouiller-fouiner dans les froufrous et dentelles de ces charmantes enseignes, un certain nombre de petits malins se sont également engouffrés dans la brèche, et d’autres échoppes ont vu le jour avec plus ou moins de réussite (allez donc du côté des Halles à Paris…)


Mais que reste-t-il de ce moment d’excitation générale au cours duquel les Français ont regardé leur sexe droit dans les yeux ? Au cours duquel le mot SEXE, qui n’est jamais bien loin dans les kiosques, barrait enfin les magazines en grosses majuscules rouges-muqueuses ? La fièvre est-elle toujours aussi virulente ?… Allez ! Soyons honnêtes : à certains noëls on achète beaucoup d’hélicoptères en polystyrène ou de sacs à sapin, à d’autres, on achète surtout des vibros… mais cette année, on a plus acheté de cadres photo numériques que de canards à piles.


Certaines sources (des fabricants) prévoient encore un grand potentiel pour ce marché des sex toys ("on a réussi à en coller dans les supermarchés, on va pas tuer la poule aux oeufs d'or!"), mais il semblerait que certains sexperts (blogueuses, journalistes et analystes sexo) admettent déjà qu’il a atteint un premier plafond. Le seul marché potentiel ici, c'est les seniors, qui ont toujours consommé des toys.


"Jadis naguère, on utilisait des chaussures pour faire notre petite affaire, mais maintenant qu'il y a des animaux vibrants..." confie Maria qui s'apprête à retirer ses boules de geisha, ci-contre.


Rendons nous à l’évidence : les Français ont rattrapé du retard mais ils resteront longtemps loin derrière les Suédois, les Anglais, les Belges, les Hollandais, les Californiens… j’en passe et des plus sexuels. Vous me direz, « ohé c’est pô la course hein ! », mais bon, un peu quand même, sinon, cocori-quoi?


Comment se consoler? Laissez-vous guider par vos désirs et vos besoins réels : sortez de la course et revenez donc aux classiques, ceux qui étaient là avant. Comment résister au charme authentique de l’excellente librairie érotique La Musardine où l’accueil est si agréable?


Pourquoi ne pas se payer un petit tour de Londres en couple? la capitale européenne du sexe, avec le Guide de l’autre Londres par Christophe Bourseiller en poche par exemple… c’est bourré d’excellentes adresses pour le sex-shopping (tout n’est peut-être plus à jour depuis 2001, mais ça reste prophétique). Après la tournée des grands ducs, la tournée européenne du cul. Et puis avoir un stimulateur clitoridien n’empêche pas de se balader. En revanche, si vous prenez l’avion, évitez de le prendre en cabine, ça fait moche aux rayons X des portiques…

lundi 5 janvier 2009

CET HIVER, FAITES UN BEAU CADAVRE !

Avec Obsequia, partez tranquille!

5 conseils thanato-pratiques avant la grande descente

Les vacances d’hiver amènent leur lot de réjouissances telles que la luge, le ski, le snowboard, le vin chaud, les appartements trop chers ou encore les embouteillages à proximité de Lyon.

Hélas, une partie d’entre nous ne passera pas l’année 2009 car elle ne reviendra pas des vacances au ski. La cousine adolescente de votre meilleur ami fera une overdose de fromage listériosé lors de la Saint-Sylvestre, Mme Machin tombera d’un télésiège, tandis que Kévin Bidule projettera son véhicule du haut d’une falaise aux Contamines-Montjoie… quant à Michel-Michel, il perdra malencontreusement son sang froid lors d’un tout schuss fatal sur la piste noire olympique de Val-d’Isère.

Eh oui ! Tristesse infinie ! Et pourtant il en va ainsi.

Alors réfléchissons bien, quelle image voulons-nous laisser à nos proches lors de la veillée funèbre ? Celle d’un corps bien portant, évidemment !

45 euros de soins beauté par mois pendant des années et voilà le résultat à la morgue

1 Portez un maximum de fond de teint – en permanence

Les gens qui vont aux sports d’hiver reviennent invariablement «raaavi» et cela se voit à leur peau du visage qui devient orange. Vous ne dépareillerez donc pas ! D’autre part, la couche que vous aurez étalée amortira les coups lors de l’impact funeste et ce sera d’autant moins de travail pour votre thanatopracteur.

2 Faites réviser les airbags et ouistiti sexe !

Oui, certains décéderont sur la route. La Sécurité routière insiste assez sur ce point chaque année pour que vous soyez au courant maintenant. Encore une fois, cherchez à présenter votre meilleur profil à Mme La Mort et orientez-vous tranquillement vers un enterrement auréolé de succès.

Pensez surtout à préserver le crâne (on ne voit finalement que cela lors des cérémonies). Avec des airbags en bon état et dûment révisés, il ne vous reste plus qu’à fixer une dernière expression sur votre trombine : un rayonnant sourire semblable à celui qu’affiche le résistant que l’on fusille. Attention, le p’tit oiseau va sortir.

3 Parez Madame de ses plus beaux atours

Les plus chanceux d’entre vous crèveront en compagnie de leurs sémillantes épouses… lors d’un incendie d’hôtel à Cuba, par exemple. Vous trépasserez probablement très vite par asphyxie, mais les secours vous trouveront peut-être avant que vous ne partiez en fumée. Alors, rien n’est perdu ! Vous pouvez encore paraître très présentable lors des adieux à la famille. Rien de plus simple que de porter vos vêtements préférés aux heures les plus propices pour un incendie létal, typiquement pendant votre sommeil. Et surtout n’oubliez pas votre meilleure moitié : votre femme se doit de porter de somptueux bijoux à tout moment. Ne regardez pas à la dépense, «les diamants sont éternels»… Véronique, par contre, c’est moins sûr.

Enfin, si vous n’avez pas confiance dans les soldats du feu des Caraïbes (qui pourraient effectivement vous détrousser), gardez une réserve de bijoux funéraires dans un coffre à la maison et confiez la combinaison à votre enfant favori.

4 Faites du sport !

Nous aurions préféré vous le dire dans des circonstances plus favorables, mais il est temps de vous remettre enfin au sport. Vous allez peut-être bientôt mourir, plus de temps à perdre. Allez, tous sur les tapis ! « ung, tchdeux ! ung, tchdeux ! ung, tchdeux ! » Vous devez avoir l’air svelte et en bonne santé pour impressionner tout le monde d’ici quelques semaines, votre grand jour approche !

5 Consultez les meilleurs

« Delta Charlie Delta », les pompiers ont un certain sens de la poésie, sans parler de l’humour, ils se tordent de rire à chaque fois qu’ils tombent sur un corps particulièrement gratiné. Ne les décevez pas et allez-y à fond quand vous raterez le virage à Tignes avant de vous empaler sur un sapin, ils apprécieront l’effort et trinqueront à votre santé lors de la prochaine Sainte Barbe.

Bref, vous ne serez pas là pour profiter de la rigolade, alors on s’en fout. Non, ce que vous ne devez pas oublier, c’est de bien choisir votre thanatopracteur. Il convient par exemple de ne pas choisir celui qui a empaillé Mao Zedong. Non l’embaumement et le maquillage mortuaire relèvent de la maestria, l’art ultime. Ne vous reposez pas sur n’importe quel Dupont-Lajoie qui a « si bien réussi » la mamie de votre concierge : « on aurait dit qu’elle dormait, c’était très reposant »… mais bien sûr. Non, prenez un artiste, qui aura bien eu le temps de vous observer de votre vivant – mot-clé : vivant.

Vous devez donner l’impression que vous pourriez aussi bien sortir de la boîte et déambuler dans le funérarium, voire pousser une petite larme sur votre propre sort avec vos enfants. Ils doivent comprendre que vous faites le choix de rester avec les autres, les morts, plutôt que de devoir supporter une réunion de famille supplémentaire. Seul un Delacroix de l’art restauratif, un besogneux artisan du scalpel et du pinceau saura vous redonner ce bon teint et cette bonne odeur. Si vous vous montrez aimable (et généreux), il réalisera peut-être même un moulage de votre bobine pour que vos petits enfants puissent dessiner une cible sur votre front en plâtre et s’amuser pendant les fêtes. Sérieusement, prenez un bon et payez-le d’avance. Vos proches vous diront merci.

Madame Gervier aurait du s'adresser à des pros de l'embaumement.

LA PREMIERE BASTON

Ça arrive parfois. Quelqu’un vous cherche querelle, ou alors c’est vous qui avez commencé… On ne sait jamais trop… Toujours est-il qu’au lycée, au bar ou sur le terrain de sport, voire dans la rue, vous allez alors devoir vous battre! Balancer votre main dans la tronche à machin pour lui apprendre à vivre ou éviter son genou qui vise obstinément votre aine. Certains disent que c’est un art noble, d’autres se contentent de dégainer leur téléphone pour augmenter le nombre de visiteurs sur leur profil Youtube. Mais vous ? Que ressentez-vous? Et surtout, comment allez-vous vous en sortir ? Quatre mecs témoignent.


L'un d'entre eux a un métier.

Olivier

La première fois que je me suis battu, j’étais à l’école primaire. Un ami m'avait volé mon pneumatique préféré – oui dans les années 80, les écoles disposaient de pneus de tracteur dans leurs cours de récréation. C’était sale, mais aussi très rigolo : on pouvait les lancer sur les copains ou enfermer des gens dedans.

Bref, déçu par l’attitude de mon camarade, je me suis jeté sur lui et l'ai roué de coups bien placés en prenant soin de ne pas salir mon sous pull Damart qui me démangeait fortement. J'ai également utilisé une paire de Kickers toute neuve pour lui placer un joli coup de pied dans les parties intimes. J’avais à peine 10 ans et je ne me souviens pas précisément de mes émotions à ce moment mais il me semble que j’étais très fier. Ensuite mes parents m’ont longuement fessé.

Jérôme

Ma première baston, c'était au collège. Un frais mardi matin d'automne, j’ai souhaité saluer un ami. La coutume était alors de se placer un petit taquet derrière la tête. Néanmoins coutumier dudit taquet, mon copain l'a très mal pris. Il a donc fallu se "fritter" comme on disait.

Une fois la moitié du collège prévenue de la bagarre, tout s'est passé très vite. Je me souviens avoir essayé de mettre une mandale pour faire comme dans Karaté Kid. Mais c'est fou comme les bras d'un adolescent de 13 ans sont courts. Une tentative échouée donc, et voilà que mon adversaire d'un jour m'attrape par la veste Charlotte Hornets avant de me pousser droit contre le coin d'une fenêtre. Je sens une douleur derrière la tête, je touche, c'est tout chaud et liquide, je regarde rapidement mes doigts, j'aperçois du sang. La bataille est finie, j'ai mis du sang partout dans le préau. Je vais à l'infirmerie et me retrouve à l'hôpital. Quelques points de sutures plus tard, je réalise ce qu'il s'est passé. J'ai perdu mais j’étais fier de ne pas m’être dégonflé et d’avoir tenté le coup (merci foutu Karaté Kid !)

J'ai même eu droit à un bisou de la plus jolie fille de la classe (j'en ai encore une demi molle).

Damien

J’avais 17 ans et je venais de voir Fight Club au cinéma. Un samedi soir nous étions de sortie avec quelques amis en discothèque quand une bagarre a éclaté. La dizaine de whiskies coca ingurgités aidant, nous avons décidé de participer et de sortir nous battre. Malheureusement, nous étions bien moins nombreux que nos adversaires et moins bien armés : pas de battes de baseball, ni de nerfs de bœufs, contrairement à eux. J’ai choisi d'aider une jeune fille en sang.

Grave erreur puisque quelques secondes plus tard, un type s’est précipité vers moi pour me coller une droite.

Je n’ai pas bien compris ce qu'il s'était passé mais ça piquait et ma mâchoire me faisait mal. Ni une ni deux, je décidais de me venger. Mais je n’en ai pas eu le temps car plusieurs personnes bien armées sont arrivées en courant. Avec mes copains on s'est dit : on va se faire dérouiller. Nous avons donc détalé comme des antilopes sauvages pourchassées par une horde de jeunes lions colériques. Pas de chance, en courant j’ai perdu ma basket (non lacée, comme tous les ados skateurs le faisaient en 1999). La meute s’approchait dangereusement, cependant j’ai décidé de revenir la chercher. Bizarrement, il me semblait qu'il valait mieux courir avec deux chaussures plutôt qu’une seule. Et un seul ami m'a suivi. Heureusement notre record du monde du 1000m nous a tirés d’affaire par la suite.

En revanche, la soirée s'est moins bien finie pour un mec de notre camp de vacances qui est aujourd'hui paraplégique après avoir été poussé du haut d’une falaise.

Eric

Ça m’est arrivé il y a quelques semaines. Mes amis et moi avions beaucoup bu et en sortant du bar, j’aperçois deux types qui commencent à se chercher. Je décide, dans un élan de civisme prétentieux et condescendant, d’aller les séparer : « allons, allons, les amis, tu tut tut… » Mauvaise idée, je m’en suis pris une grosse, car l'un des deux a cru que j'étais le pote de l'autre. Ah cette sensation d'avoir la mâchoire décrochée, le goût du sang métallique dans la bouche, la langue un peu coupée... que du bonheur. Je vais donc chercher de l'aide car j'ai plus le physique de Jean-Paul Rouve que de Mickey Rourke, mais mes potes n'ont rien compris et n'ont pas voulu m'aider : « t'as qu’avais qu'à pas y aller ! » - complètement saouls, sympas les amis ! Un truc a alors pété dans ma tête et j’ai couru vers le gars pour me venger.

Je me souviens d’avoir poussé fort et réussi à le faire tomber, puis lui avoir mis quelques patates sur la gueule ainsi qu'un joli coup de pied dans l'abdomen. Sans doute l'alcool… Toujours est-il qu'après m'être fait justice, je suis rentré chez moi avec le sourire et une impression d'avoir géré l’affaire. J’avais aussi super mal à la mâchoire et la main un peu tuméfiée, mais si c'était à refaire, je le referais sans souci… enfin, il faudrait une raison valable, genre un mec qui frotte ma meuf ou un pote qui se fait tabasser ou je sais pas quoi.

vendredi 2 janvier 2009

PREVISIONS METEO DE LA MODE

Certains arguments modes montent par l’ascenseur, d’autres redescendent par la fenêtre.


Amaury ne quitte plus son nouveau turban de chez Gucci


Ceux qui ne tiendront plus longtemps :


Les Wayfarer


Portées à outrance cet été, ces belles petites choses carrées qui donnent des airs de rocker à n’importe qui vont s’en aller rejoindre le purgatoire des lunettes portées par notre président ou par Tom Cruise (priez pour l’âme des Ray ban Police…)


Ayons une pensée émue pour ceux qui les ont chèrement fait monter à leur vue en solaire. Mais que ces derniers ne désespèrent pas : vous pourrez les porter au ski cet hiver et ainsi leur dire adieu en toute tranquillité.


Les gilets d’American apparel


Hélas ! Le hoody aux couleurs chatoyantes et aux fameux fils blancs a déjà été copié par GAP dans sa collection hivernale. Non que cela implique une quelconque nécessité de brûler l’article en question, mais, là encore on constate aisément un flagrantissime délit de sur-portage caractérisé.


Pour repérer ce genre de phénomène, chacun sa technique, cependant la plus simple demeure encore la suivante. Identifiez une meute de collégiens/lycéens fortunés et relevez la nippe qui revient le plus souvent sur leurs frêles corps en formation. Facile ! Quand la quantité en fait son uniforme, ça ne vaut plus grand-chose.

Cette petite routine fonctionne aussi bien pour les voitures de leurs parents, remember l’Austin mini et la New beetle…


Les slims


Le pantalon Peter Pan assorti d’un mignon soulier vernis a pu faire son petit effet à une certaine époque, mais lààà, non c’est fini, un point c’est tout. Oh les mecs ! On est pas des meufs ou quoi ?


La crête tecktonicienne


L’exemple le plus simple à commenter : qui veut avoir l’air d’un paon de foire passé sous un bus ? Non, vous ne pouvez pas utiliser un pot de gel par semaine et mettre le réveil plus tôt afin de vous enduire le crâne de ladite substance pendant des heures. Ce n’est pas acceptable et ça vous fait une tête de con. Les filles parlent de vous, les gars, et pas en bien. Ressaisissez-vous et rasez-moi ça!



Ceux qui sont en train de se renouveler :


L’I-pod


On continue avec la secte des fils blancs… le design est trop bon pour s’arrêter là, mais un renouvellement de gamme au-delà du changement de couleur ne ferait pas de mal. Evidemment, il y a aussi l’I-phone…


Le foulard palestinien


Il s’agit bien sûr d’un signe avéré de l’étudiant en sciences humaines portant des convictions politiques éloignées de celles d’Alain Madelin. Mais soyons honnêtes : combien de ces minots ont déjà subi autant d’outrages que le peuple de Palestine.


Ce chiffon de révolte censé vous métamorphoser en virile passionara moyen-orientale n’a aucune crédibilité dès qu’il sort de son pays d’origine. Alors autant le repenser non? Un peu de couleur arrangerait peut-être l’affaire… ils doivent faire ça à H&M. Quitte à avoir l’air d’un clown, autant aller jusqu’au bout. C’est un peu la même histoire que le T-shirt du Che… quand le sens d’un symbole est avalé et digéré par le marché du textile, il vaut mieux qu’il en résulte une production seyante, sans quoi, cela n’a vraiment plus aucun intérêt.

Morale : le second degré plutôt que l’ennui.


Les albums de Justice


On ne peut qu’espérer qu’ils sauront faire aussi bien la prochaine fois. Toutefois, ils ne pourront pas continuer à surfer sur cette magnifique vague « Jackson5 et blousons noirs ». Pas de réelle inquiétude ici.


La barbe


Les rugbymen et les néo-babas de la folk ne pouvaient pas continuer à commander en matière de bon goût capillaire pendant bien longtemps. Mais il est délicat de se séparer de sa barbe quand on a commencé. Alors pourquoi ne pas aller un peu plus loin avec une moustache plus longue que le reste par exemple ? Façon démon irlandais. Vous pouvez aussi revenir vers une barbe de trois jours (une semaine pour certains…), ça reste sexy et bankable pour le travail.


Il y en a d’autres qui ont assorti leur barbe de druide d’une coupe de cheveux stricte et dégagée derrière les oreilles. Intéressant.

Au pire, si vous avez des tatouages et des bretelles, des rouflaquettes de redskin peuvent faire belle impression. Bon, après, la pilosité, c’est personnel…



Ceux qui ont encore de beaux jours devant eux :


La chemise à carreaux de skater

D’abord, nous n’avons pas encore fini de jouer à Kurt Cobain et, ensuite, avec les carreaux, il y a tant de combinaisons de couleur à essayer ! Sans compter qu’une chemise de bûcheron en plein hiver, c’est bien pratique. Les carreaux peuvent aussi stimuler une multitude d’imaginaires différents. Cela ne peut pas s’arrêter là.


La coupe à la sans-gêne


Après la crête ? Coiffons-nous sans nous appliquer. L’übersexuel n’est pas maniéré. En tout cas, il fait semblant de ne pas l’être – ce qui est sûrement pire. C’est malin, maintenant qu’on nous a fait acheter tant de produits de beauté !


Les lunettes over-size


Choisir des lunettes, le calvaire du miro. Et pourtant, depuis que ce vent d’intellectuel new-yorkais a soufflé un peu partout (on ne rie pas au fond !), la partie de torture s’est transformée en partie de plaisir. Le combat fut long, mais il semblerait bien que les lunettes deviennent cool, petit à petit. Ça tombe bien parce que les lentilles commençaient à nous cisailler les rétines. On dit « merci les nerds ».


Les montres et les bagouzes en or (oui bon, en plaqué)


Paradoxe du bling bling : alors que ça s’arrête à l’Elysée, ça redevient branchouille partout ailleurs. On pourrait dire que ça vient du hip hop, du vintage ou des bikers, mais franchement, c’est trop attirant pour se poser la question.